Mafe Voodoo Funk

Lancement d'une super nova

On peut dire sans l'ombre d'un doute qu'elle est l'artiste la plus influente de la communauté noire à Montréal. Qui d'autre peut se vanter d'avoir sa propre oeuvre caritative au pays d'origine ? Pourtant sa personne transpire l'humilité et la folle sagesse. Ce n'est surement pas le fruit du hasard qu'elle ait donner rendez-vous  a son fan club le jour de la Saint-Valentin, bien consciente de son pouvoir de séduction. Le Patro Vys est exigu comme salle de spectacle cependant qu'il s'en dégagait une chaleur et intensité extrême du groupuscule venu supporter la mystérieuse artiste. Des gens de toutes les cultures en osmose, seuls les plus grands savent provoquer ce genre de réactions sauf que mon petit doigt me dit que la pulpeuse et flamboyante Mafé ne vise rien de moins que le Centre Bell et le Caesar's Palace mais pas nécessairement dans cet ordre.

J'étais un peu mitigé de voir le massacre que Lady Blu avait fait subir à son éclatante chevelure  cela ne lui donnait certainement pas un air pacifique pourtant son attitude une fois sur les planches était tout à fait sereine tandis qu'elle démontrait  encore toute sa maitrise de l'art oratoire  ainsi que son talent pour raconter des histoires ... Sans blague sa performance forcait l'admiration et aurait fait fondre n'importe quel iceberg. Elle a bien fait passer le message que la musique vaudou transcende la religion en nous faisant réfléchir les spectateurs tout en leur arrachant rires et sourires radieux. On a presque l'envie de lui décerner le titre de meilleur conteuse de tous les temps.

Lorsque la grande prêtresse  a fait son entrée un peu à la Marie-Antoinette sa tenue ne laissait aucun doute sur ses intentions : elle voulait embraser cette salle ou plus d'un rêvait surement de pouvoir l'embrasser ne serait-ce qu'un centième de seconde. Le corset laissant entrevoir  le satin du paradis dans cette soirée  qu'une certaine intelligentsia  ne se generait pas  pour classer dans la catégorie infernale  et la longue robe aux couleurs orangées comme l'arbre symbolisant le mieux la culture vaudouesque : il n'était nul besoin d'une note de musique pour que l'assistance soit meduser par sa simple présence. Alors quand sa voix puissante a deferler sur l'auditoire ce fut un instant de jouissance collective tout à fait mémorable.

Pour couronner le tout Patrice Dauphin accompagné de ses comparses a franchi la foule avec des cuivres  et au son d'un rara endiablé pour nous transporter  en un clin d'oeil dans un autre monde a la maniere de Zaratoustra. Baron Samedi a du sortir de la pour aller rejoindre son Erzulie. Il se demandait si les gens le trouverait trop étrange encore une fois à déambuler sur le plateau Mont-Royal en camisole un bouquet de fleurs à la main. Il a renoncer a son projet ayant malgré tout le coeur léger ...